Notre histoire

De sauves à sauveteurs

Autrefois abandonnés et condamnés à mort, puis sauvés et adoptés, ils sont devenus à leur tour des sauveteurs et des membres bien aimés de la famille . . . Mes photos sont une déclaration d’amour et de gratitude envers les chiens – en particulier trois chiens espagnols de refuge, qui ont rejoint notre famille, sauvé la vie de leur maître et changé toutes nos vies en mieux.

Mon obsession pour la photographie a commencé lorsque mon mari Carsten est tombé gravement malade. En 2009, le jour de Noël, les chiens (à l’époque, il n’y avait que Noodles et Scout, deux Galgos espagnols mâtinés) ont soudainement commencé à aboyer, gémir et hurler. Ils se sont précipités vers la porte de la salle de bains et là nous avons trouvé Carsten inconscient dans la baignoire. J’ai parlé au médecin urgentiste d’un mal de tête sévère dont Carsten avait souffert quelques semaines auparavant. Le médecin avait l’air très inquiet. Après avoir examiné mon mari, il a contacté ses collègues par téléphone pour les prévenir que le pronostic vital était engagé. Carsten a été transporté d’urgence à l’hôpital. Là, ils m’ont informé non sans trahir une certaine inquiétude, qu’ils allaient le plonger dans un coma artificiel. Le diagnostic faisait état d’une grave hémorragie cérébrale due à une rupture d’anévrisme.

Les jours, les semaines et les mois qui ont suivi ont été marqués par l’incertitude et de longues heures d’attente à l’hôpital. Après plusieurs opérations et deux semaines de coma artificiel, la vie de Carsten n’était plus en danger. Ils commencèrent à le réveiller progressivement. Cela leur a pris plusieurs jours et contre toute attente, il a survécu. Nous avons réussi à surmonter cette épreuve. Pour autant personne n’a su me dire comment cela allait se terminer, s’il pourrait se rétablir et vivre à nouveau une vie normale.

Nous n’avions aucune idée des dommages causés par l’hémorragie et des attaques qui en ont résulté. Une des premières questions à laquelle il a pu répondre était le nom de nos chiens. Une fois complètement réveillé, il n’avait plus de mémoire à court terme durant de nombreuses semaines. Il ne savait plus en quelle année nous étions, ni où il se trouvait. Il me donnait des réponses aussi créatives que farfelues.

Semaines d’incertitude

Durant ces semaines d’incertitude pour essayer de maintenir une normalité dans la mesure du possible et d’avoir un exutoire créatif pour faire face à la pression nerveuse, j’ai décidé de démarrer un projet “un jour une image”. Il s’agissait de produire une sorte de journal photographique pour mon mari en prenant au moins une photo par jour.

Guérison

Je suis heureuse d’avoir eu à mes côtés ma famille, mes amis, nos chiens (qui ont été encore plus affectueux durant cette période) et la photographie pour me changer les idées. Je peux très bien me rappeler du jour où Carsten a commencé à se souvenir de certaines choses. Il m’a salué en me disant : « Je crois que ce qui est arrivé hier a été beaucoup plus grave que je ne le pensais. » Ce « hier » désignait l’accident survenu trois mois auparavant. Il a récupéré bien mieux que les prédictions les plus positives. Nous avons été chanceux. Notre chance a été d’avoir trois chiens qui ont donné l’alerte, des merveilleux médecins qui ont fait ce qu’il fallait et un incroyable pouvoir de récupération de mon mari.

La créativité comme thérapie

La meilleure façon d’améliorer ses compétences est de s’exercer aussi souvent que possible. Même une fois que mon mari était revenu à la maison, je ne pouvais pas m’arrêter de prendre des photos. En devant assumer plusieurs autres membres malades de la famille, le stress continuait à occuper une place importante dans ma vie. La photographie est devenue une sorte d’ergothérapie. Comme je publiais mes photos en ligne, je devais quotidiennement trouver des idées et des images présentables. J’ai lu tout ce qui traitait de la photographie qui m’est passé sous la main. Je ne croyais pas à mon talent, j’ai juste continué à déclencher. Mes photos et mes compétences se sont améliorées. Comme je prenais essentiellement des photos de nos chiens, les gens ont commencé à me demander si je pouvais photographier les leurs.

Une nouvelle vie

Les évènements dramatiques vous amènent à réfléchir au sens de votre vie. Mon travail de traductrice indépendante m’assurait un revenu régulier et confortable, mais ce métier n’était ni passionnant ni créatif. Je me sentais coincée dans la routine et l’ennui. J’ai donc osé franchir le pas et faire de ma passion ma profession. Dix ans plus tard, je travaille avec succès et à temps plein en tant que photographe professionnelle. Avec le recul je me dis que j’ai pris la bonne décision.

Succes

Mes photographies et mes trois chiens ont acquis une renommée internationale, récompensés par des passages à la télévision, notamment dans l’émission “Good Morning America” et des articles dans des publications du monde entier parmi lesquelles : “National Geographic”, “The Daily Telegraph”, “Die Zeit”, “The Huffington Post”, “La Repubblica”, etc … Mon travail a également fait la couverture de douzaines de magazines dont le “Sunday Times Magazine”. Ce sont les bons côtés.

Faites ce que vous aimes

La photographie est désormais mon métier. Je suis photographe commerciale et éditorialiste à plein temps, spécialisée dans les portraits d’animaux de compagnie. C’est ma passion, mon exutoire créatif quotidien et avec les chiens mon passe-temps préféré. Chaque jour je dois me rappeler que c’est bien réel. Si quelqu’un m’avait dit quelques années plus tôt que ce serait possible, je ne l’aurais pas cru.

Les chiens sont ma famille

Mes chiens sont ma joie, mon loisir et une source constante de rires. Ce sont mes muses, mes amis et des membres de ma famille. Tous les trois sont originaires d’un refuge. Mais comme le dit le dicton, « le malheur des uns fait le bonheur des autres ». Mes chiens font mon bonheur, ce sont mes trésors.

Chiens de refuge

Il existe encore quelques stéréotypes et idées reçues sur les chiens de refuge. Lorsque l’on mentionne “chien de refuge” beaucoup de gens pensent qu’il doit y avoir un problème avec ce chien. Mais les animaux sont abandonnés pour différentes raisons, par exemple parce que leur maître est mort ; ils sont issus d’une portée non désirée ; l’animal a dû être retiré d’un environnement dangereux à cause d’un propriétaire négligent ou violent ; les propriétaires n’avaient aucune idée de la responsabilité qui découle de l’adoption d’un animal ; ils ont dû déménager et n’ont pas pu emmener le chien dans leur nouvelle habitation ; les chiens ont été utilisés comme chiens de travail et en raison d’une blessure ou de leur âge, ils ne peuvent plus faire ce qu’on attend d’eux, etc …

Même les chiens très maltraités ont généralement une remarquable capacité de récupération. Traités avec patience et amour, ils sont souvent capables de faire à nouveau confiance aux humains. Les refuges bien gérés donnent aux personnes intéressées la possibilité de faire connaissance avec le nouveau membre potentiel de la famille et de discuter de l’adéquation de l’animal avec l’environnement et la situation proposés. Dans les refuges il y a des chiens adorables de races diverses, même des chiots et des chiens de race. Je suis certaine que vous pourriez trouver votre prochain ami canin et membre de la famille dans un refuge proche de chez vous ou en passant par une organisation de sauvetage. C’est ce que j’ai fait.

Ma race préférée ? Les chiens de refuge !

De gauche à droite : Ioli, Noodles et Scout